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-gèneélément, du gr. genês, de genos, "naissance, origine".⇒-GÈNE, élém. formantÉlément tiré du radical du verbe grec « engendrer », formateur de nombreux dérivés subst. masc. et adj., appartenant princ. à la langue scientifique, le 1er élém. étant généralement d'origine grecque et non autonome.I. — [L'élém. a une valeur passive] Qui est produit, déterminé (par); p. ext. qui a son origine (dans).A. — Didactique V. autogène, endogène, exogène et aussi :protogène (proto-), adj. « Qui a été conçu avant toutes autres choses, qui est né le premier ». Le démon, qui était protogène relativement à l'homme, a montré sa malice en faisant pécher l'homme (Théol. cath. t. 4, 1, 1920, p. 342)B. — Domaines scientifiques.1. BIOL. et PHYSIOL. V. arthrogène et aussi :myogène (my(o)-), adj. « Qui est d'origine musculaire » (Méd. Biol. t. 2, 1971). L'automatisme myogène de la contraction cardiaque (VERNE, Vie cellul., 1937, p. 135)2. CHIM. V. aérogène et aussi :ignigène (igni-, du lat. ignis « feu »), adj. [En parlant du sel] « Qui est obtenu au moyen d'une source de chaleur artificielle » (d'apr. Lar. Lang. fr.). Depuis la guerre 1939-45, le sel gemme, en raison de son bas prix, a conquis dans le secteur agricole et industriel, une partie des débouchés qui étaient traditionnellement dans le fief du sel ignigène (STOCKER, Sel, 1949, p. 50)3. PATHOL. V. adénogène et aussi :psychogène (psych(o)-), adj. [En parlant d'une maladie mentale] « Qui est d'origine purement psychique » (d'apr. ROB. Suppl. 1970). Maladies, troubles psychogènes. Nous ne parlons (...) que des symptômes psychiques (ou psychogènes) et de maladie psychique (FREUD, Introd. psychanal., 1959, p. 385)4. SC. NAT. (bot., géol., minér. et zool.). V. acrogène, amphigène et aussi :entomogène (entomo-), adj. « Qui se développe et vit sur le corps des insectes morts » (LITTRÉ)nécrogène (nécro-), adj. « Qui naît sur un végétal mourant ou mort » (LITTRÉ). Parasites nécrogènespélogène (pélo- du gr. « boue »), adj. « Qui se forme dans le limon, dans l'argile » (LITTRÉ)planctogène (plancton du gr. « errant »), adj. « Qui est constitué par du plancton » (d'apr. Lar. 20e). La formation des boues terrigènes ou planctogènes (E. SCHNEIDER, Charbon, 1945, p. 291)psammogène (psammo- du gr. « sable »), adj. « Qui se forme dans le sable » (d'apr. LITTRÉ). Roches psammogènes.II. — [L'élém. a une valeur active] Qui produit, détermine.A. — BIOL. et PHYSIOL. V. androgène, blennogène, colicigène, fibrinogène, lacrymogène et aussi :lactogène (lact(o)-), adj. « Qui favorise la sécrétion du lait ». Synon. galactogène. L'hormone lactogène ou prolactine (...) favorise la croissance du tissu mammaire, la sécrétion de lait (QUILLET Méd. 1965, p. 488)ostéogène (osté(o)-), adj. « Qui produit l'os ». Cellules ostéogènes. Il [l'accroissement en épaisseur] s'effectue principalement aux dépens de la couche ostéogène du périoste (GÉRARD, Anat. hum., 1912, p. 9)pepsinogène, adj. et subst. masc. « (Ce) qui produit la pepsine »vitellogène, adj. « Qui produit le vitellus ». La sécrétion des glandes vitellogènes (BRUMPT, Parasitol., 1910, p. 163)B. — CHIM. et PHYS. V. alcaligène, aminogène, chrysogène, collagène, cryogène, hydrogène, oxygène et aussi :acidogène, adj. « Qui engendre des acides ». Enzymes acidogènes (ROB. Suppl. 1970)plutonigène, adj. « Qui produit du plutonium ». Réacteur plutonigène. Les réacteurs à uranium naturel représentent un éventuel potentiel militaire plus grand à cause de leur caractère plutonigène accentué (GOLDSCHMIDT, Avent. atom., 1962, p. 108)C. — PATHOL. V. allergène, bronchogène, cancér(i/o)gène, carcinogène, diabétogène, hallucinogène et aussi :épileptogène, adj. « Qui provoque les crises d'épilepsie ». L'expérimentation sur les animaux ne démontre pas nettement l'action épileptogène de l'acétone (Le Gendre ds Nouv. Traité Méd., fasc. 7, 1924, p. 408)fébrigène, adj. « Qui engendre la fièvre ». Anton. fébrifuge. La Campana romana est beaucoup plus fébrigène que Rome (Vincent ds Nouv. Traité Méd., fasc. 5, 1, 1924, p. 204)pyogène (pyo-), adj. « Qui provoque la suppuration ». La pénétration des bacilles s'est effectuée à la faveur d'une petite plaie ou d'une infection locale par quelque microbe pyogène (rhinite, otite, pharyngite, amygdalite, gingivite, végétations adénoïdes, etc.) (CALMETTE, Infection bacill. et tubercul., 1920, p. 166)scorbutigène, adj. « Qui provoque le scorbut ». Les expériences sur les animaux démontrèrent le rôle scorbutigène de ces conserves végétales (Roger ds Nouv. Traité Méd., fasc. 7, 1924, p. 12)D. — SC. NAT. (bot. et zool.). V. ascogène, coralligène et aussi :séricigène (sérici-), adj. « Qui produit la soie ». Les glandes productrices de la soie ou glandes séricigènes (PERRIER, Zool., t. 1, 1893, p. 1075)Rem. 1. L'élém. de dérivation -gène, très employé au XIXe s. dans des termes de sc. nat., en partic. bot. (supra acrogène, ascogène) et minér. (supra amphigène, psammogène) et dans des termes de chim. (supra alcaligène), a pris au XXe s. une grande ext. dans les domaines de la biol. et de la physiol. p. ex. : hormonogène, adj. [En parlant des produits des glandes endocrines] « Qui se transforment en hormones » (d'apr. ROB. Suppl. 1970). Substances hormonogènes; et surtout de la pathol. où il fait preuve d'une grande vitalité, p. ex. : spasmogène, adj. « Qui provoque des spasmes ». On mettra l'enfant en pleine lumière pour éviter l'action spasmogène de l'obscurité (Aviragnet, Weill-Hallé, Marie ds Nouv. Traité Méd., fasc. 2, 1928, p. 775), toxigène, adj. « Qui produit des toxines ». Bactérie toxigène. 2. La bivalence sens actif/sens passif, enregistrée par les dict. gén. du XIXe s., notamment par LITTRÉ qui fait dériver -gène du gr. « qui est engendré », est encore vivace au XXe s. supra arthrogène, hépatogène (1962, Larousse d'apr. Lar. Lang. fr.), ignigène (1922, Larousse d'apr. Lar. Lang. fr.), adénogène. Dans certains dérivés, l'élém. présente les 2 valeurs, p. ex. : lymphogène, adj. « Qui engendre la lymphe »; « qui est produit par la lymphe, par les vaisseaux lymphatiques ou dans les ganglions lymphatiques » (Méd. Biol. t. 2 1971). Neurogène (neuro-), adj., qui peut signifier selon DUPRÉ 1972 « qui constitue les nerfs » (tissu neurogène) ou « qui est d'origine nerveuse » (tétanie neurogène). Cf. aussi supra psychogène pouvant signifier selon SOURNIA Méd. 1974 « qui engendre des troubles psychiques ». 3. En lat. déjà l'élém. a servi à former un certain nombre de termes que le fr. a ensuite repris, ainsi aborigène, indigène, terrigène.Prononc. : [-]. Bbg. DUB. Dér. 1962, p. 21, 23, 70, 107. - GALL. 1955, p. 266. - LAMY (M.) À propos du sarcome ostéogène. Déf. Lang. fr. 1974, n° 73, pp. 17-18.-gène❖♦ Élément, tiré du grec -genês, de genos « naissance, origine », commun aux mots évoquant l'idée d'« engendrer », qui entre dans la composition de nombreux noms et adjectifs savants tels que : aborigène, acidogène, acrogène, agglutinogène, allogène, amphigène, antigène, aquigène, autogène, chromogène, coralligène, cyanogène, électrogène, endogène, formogène, fumigène, galactogène, gazogène, glycogène, halogène, hétérogène, histogène, homogène, hydrogène, lacrymogène, nitrogène, oxygène, pathogène, pélogène, phellogène, phosgène, photogène, phytogène, pyogène, saccharigène, séricigène, thermogène, typhogène, vaccinogène, zymogène… — REM. C'est de cette forme qu'est issu le suffixe -ène employé en chimie. ⇒ aussi -genèse, -génie.
Encyclopédie Universelle. 2012.